Aux vues des opinions divergentes des experts sur les surcapacités existantes et de l’agitation sur le marché des déchets, le Surveillant des prix a demandé dans son rapport annuel 1997 déjà, que les projets d’UIOM en cours soient stoppés. Le temps ainsi gagné devait permettre la réalisation d’une expertise neutre sur les capacités nécessaires une fois entrée en vigueur, en l’an 2000, l’interdiction des décharges.
L’annonce du fort redimensionnement du projet d’UIOM de Thoune de 150'000 à 100'000 tonnes par an a renforcé la Surveillance des prix dans sa revendication de cesser immédiatement la planification de nouvelles UIOM. Ce moratoire a en premier lieu un effet sur les deux projets de Thoune et de Fribourg. Il permettrait vraisemblablement d’économiser plus de 100 millions de subventions. Par ailleurs, il s’agit également d’éviter l’existence, après l’an 2000, d’importantes surcapacités qui devront être financées par les consommateurs au travers de taxes très élevées.
Tant que les résultats d’une expertise neutre sur les capacités des UIOM après l’an 2000 ne sont pas disponibles, la procédure d’autorisation de bâtir l’installation redimensionnée de Thoune devrait également être suspendue. Une nouvelle installation ne serait à nouveau envisageable que si l’expertise conclut à la nécessité de capacités d’incinération supplémentaire de 100'000 tonnes. En attendant, il ne faut pas perdre de vue que les chemins de fer sont en mesure de transporter des déchets à travers la Suisse à de faibles coûts tant économiques qu’écologiques et que les grandes installations ont tendance à afficher des coûts d’incinération inférieurs à ceux des petites ou moyennes usines.
Berne, 24.6.1998
La Surveillance des prix
Le renoncement à de nouvelles installations doit enfin devenir un thème de discussion Dans un communiqué de presse du 23 juin 1998, la SA pour la récupération des déchets (Avag) a donné des informations relatives au redimensionnement du projet d’UIOM de Thoune. Selon la direction de l’Avag, il n’est cependant pas question de renoncer à une UIOM à Thoune. Des offices du canton se sont exprimés dans le même sens. Le Surveillant des prix est au contraire d’avis qu’en raison des importantes surcapacités existant dans le domaine de l’incinération des ordures, l’abandon d’un tel projet devrait enfin aussi être envisagé pour ne pas avoir à s’incliner devant un fait accompli. Cette discussion doit être menée tout en pensant que la petite Suisse dispose d’un excellent réseau ferroviaire. Un moratoire sur la construction d’UIOM est donc nécessaire.